Amoureux de la nature, la Camargue est la destination idéale pour votre croisière fluviale. Cette région naturelle située au bord de la mer Méditerranée est formée par le delta du Rhône. Si la faune et la flore de la Camargue est aussi riche c’est parce que ses 150 000 hectares se situent en zone humide, faisant l’objet depuis le XIXème siècle d’opération de maîtrise de l’eau.
La Camargue est une terre d’accueil pour de nombreuses espèces d’animaux.
À commencer par les oiseaux. Située sur l’axe de migration entre le nord de l’Europe et l’Afrique, cette terre est une halte migratoire importante pour de nombreux oiseaux d’eau et canards. Au total, ce sont plus de 150 000 oiseaux et 250 espèces différentes qui transitent par la Camargue pendant la période de migration, ou qui y vivent à l’année. L’observation de ces oiseaux se fait au rythme des saisons. Ainsi, on peut apercevoir les oiseaux migrateurs revenir d’Afrique au printemps, tandis que la période de nidification commence pour ceux qui élisent domicile à l’année. En été durant la période de reproduction, une centaine d’espèces nichent en Camargue. On observe alors toutes sortes d’oiseaux : des ardéidés comme les hérons cendrés et les aigrettes, des anatidés qui sont les canards et les oies, des limicoles tels que les bécasses ou les cigognes, mais aussi des laridés c’est-à-dire les mouettes ou goélands. Ça y est, l’automne est là ! Les jeunes nés durant la saison estivale commencent à s’émanciper et se regroupent en vue de la future migration automnale. Les oiseaux migrateurs font de nouveau étape en Camargue avant de passer l’hiver plus au sud, en Afrique. D’autres préfèrent passer la période hivernale en Camargue, où les conditions de vies sont meilleures et la nourriture plus abondante. On aperçoit ainsi des chassés croisés d’oiseaux toute l’année en territoire camarguais.
Mouettes prenant leur envol en Camargue
Ne loupez pas l’oiseaux emblème de la Camargue : le flamant rose, présent à l’année dans la région. Lorsque vient la saison de la reproduction au printemps, sa population peut monter jusqu’à 30 000 individus. La Camargue est en effet l’unique lieu de reproduction des flamants roses en Europe. Leur regroupement a lieu sur les étangs et îlots naturels et artificiels, comme celui créé en 1970 pour permettre à l’espèce de se reproduire en Camargue. Les petits naissent de couleur blanche avant de devenir gris, puis rose aux alentours de 3-4 ans. C’est l’artemia salina, un petit crustacé, qui donne au flamant son beau plumage rose. Depuis 1979 et la mise en place de la Directive Oiseaux, l’espèce est totalement protégée en Europe, impliquant la protection des oiseaux, de leurs nids, de leurs œufs et de leurs habitats.
Regroupement de flamants rose en Camargue
Partons désormais à la découverte des mammifères de la région.
Commençons par le taureaux de Camargue, où 2 races y ont élu domicile. La raço di biou qui est présent en Camargue depuis l’Antiquité, vit en troupeau (manade) de 150 à 300 individus sur des terres impropres à la culture. Son pelage est brun foncé, et ils sont élevés pour les jeux dans les arènes, ou pour la consommation de leur viande. Le taureau de Camargue est la seule race considérée en Europe comme étant encore sauvage. La race Brave, ou de combat, est quant à elle originaire d’Espagne et a été introduite dans la région en 1869. Moins nombreux, ils sont élevés en troupeau appelé ganaderia et sont exclusivement destinés à la corrida avec mise à mort. L’élevage des taureaux camarguais se fait en liberté. Au cours de sa vie, celui-ci aura très peu de contact avec l’homme, seulement pour la ferrade (marquage au fer rouge des jeunes veaux âgés d’un an), et lors du regroupement des troupeaux pour la vente. La viande de taureau bénéficie depuis 1996 d’un label Appellation d’Origine Contrôlée.
Une manade de taureaux en Camargue
Dernier animal emblème de la Camargue et pas des moindres : le cheval. La race présente sur ces terres se nomme Le Camarguais. Plus petits par leur taille, les poulains naissent de couleur noire avant que leur robe ne s’éclaircissent pour devenir grise claire. Le Camarguais serait l’une des plus anciennes races, même si son origine demeure un mystère. Il vit traditionnellement en liberté dans les marais, d’où son surnom de cheval « fait de mistral, de sel et de courage ». Cette race est en effet connue pour être l’une des plus robustes, puisqu’elle s’accommode aux excès du climat Méditerranéen. De nos jours, les chevaux Camarguais sont élevés en semi-liberté dans des manades, et sont la monture exclusive des gardians, les gardiens de ces troupeaux de taureaux. Les poulains naissent et vivent librement. Lorsqu’ils sont sevrés vers l’âge d’un an, l’homme s’en approche pour leur apposer au fer rouge la marque de l’élevage. Ce n’est qu’à deux ans que leur dressage commencera. En dehors des périodes de travail, les chevaux sont relâchés en liberté. Autrefois utilisés pour les activités agricoles, ils sont aujourd’hui utilisés pour conduire et maitriser les manades. Le regain d’intérêt pour cette espèce a développé le tourisme équestre, et de nombreuses écuries proposent des randonnées à dos de cheval Camarguais.
Chevaux au galop en Camargue
La richesse et la spécificité de la végétation camarguaise provient de la double influence de l’eau et du sel dans cette région : l’eau d’irrigation adoucit le nord du delta, tandis que l’eau de mer introduite dans la partie sud pour la production du sel accroît la salinité du sol. Dans de telles conditions, les plantes halophiles (plantes les mieux adaptées aux milieux salés) sont prédominantes.
À commencer par la salicorne, un petit buisson d’herbes parfaitement adapté au sol salé de la sansouïre : des étendues inondées par l’eau de mer en hiver, et qui se sèchent en été au point de se craqueler. La salicorne qui occupe 20 à 30% de la surface de la sansouïre, change de couleur au fil des saisons, verte au printemps, grise en été et rouge en hiver. C’est une plante comestible qui peut être utilisée comme condiment.
Autre plante a apprécier la sansouïre : la saladelle, ou lavande de mer. Elle fleurit en été et éclaire les champs de sa couleur rose ou violette. Six variétés de saladelles sont présentes en Camargue.
Vous aprécierez celle-ci lors d'une traversée d'Aigues-Mortes où la beauté de la nature aux alentours est tout particulièrement remarquable.
La saladelle à gauche et la salicorne à droite
Vous pourrez aussi apercevoir dans la région de l’obione, un buisson qui tapisse les berges et donne des reflets argentés au littoral camarguais.
Puis, la soude présente en Camargue été utilisée autrefois pour ses cendres, pouvant contenir jusqu’à 30% de carbonate de sodium. La plante entrait dans la confection du savon de Marseille, entre autres usages.
Les roseaux sont également très répandus dans ce petit coin de paradis. Ils poussent sur le bord des étangs et forme des haies brise-vents. Parmi eux, le sagne, utilisé pour couvrir le toit des cabanes traditionnelle. Aussi appelé « roseau à balais », le sagne peut devenir très envahissant car il forme en peu de temps des zones végétales denses où rien d’autre ne peut pousser.
On retrouve également des plantes plus communes : l’immortelle des sables présente en bordure des chemins sableux, le tamaris qui pousse dans toutes les régions en bord de mer, ou encore le chardon d’Espagne assez commun en terrain secs sur tout le pourtour de la Méditerranée. Côté fleur, vous serez charmés par les iris jaunes, les renoncules d’eau, les genêts et les myosotis.
Les champs de roseaux en Camargue
Si la découverte de ce patrimoine naturelle autant riche qu'unique vous fait envie, n'hésitez pas à aussi faire un tour à St Rémy de Provence !